Chorégraphe de la lumière

Samantha Roux photographie à l’instinct. Une démarche artistique basée sur l’émotion de l’instant pour cette photographe amateure passée professionnelle il y a peu. Entre voitures de collection et architecture, Samantha fait danser la lumière sur ses sujets.

   

« J’ai toujours mon appareil sur moi, même à la maison. C’est comme le prolongement de mon bras. Quand je vois quelque chose qui me provoque une émotion, je capture ce moment pour le rendre éternel ». Il n’est pas nécessaire de connaître Samantha Roux depuis longtemps pour percevoir qu’elle fait confiance à ses émotions, dans son art comme dans la vie. Cachée derrière son objectif, elle préfère la discrétion à l’exposition. C’est pourtant le succès de sa première exposition, organisée par un de ses amis désireux de la faire connaître, qui l’a décidée à devenir photographe à part entière. Mais cette capacité à se fondre dans le décor est aussi sa façon à elle de capturer l’émotion de l’instant. Et lorsqu’elle passe de l’ombre à la lumière, c’est pour aller à la rencontre des gens et partager un bout de leur histoire.

Plan rapproché :

Plan rapproché :

Capturer un détail, une courbe, un reflet, c’est laisser la possibilité à l’observateur de voyager en imaginant tout ce qu’il y a autour.

Une photographe qui se laisse guider par l’imprévu, cela donne un travail éclectique, nourri de nombreuses sources d’inspiration. Deux grandes thématiques structurent malgré tout son œuvre : l’architecture et les voitures de collection. Dans ses œuvres urbaines, cette grande fan de peinture, admiratrice d’Edward Hopper, joue avec les lignes de fuite et les lumières. Il y a dans sa démarche la volonté de fixer un instant, une scène de vie qui paraît anodine, pour lui donner une dimension intemporelle, à l’image des peintures de l’artiste américain. Sa démarche artistique, d’ailleurs, est à mi-chemin entre la photographie et la peinture.

La piscine :

La piscine :

Grâce au support en aluminium, le tapis de ce hall monumental prend des airs de piscine.

« J’ai eu envie de donner une dimension supplémentaire à mes photos, afin de révéler les brillances et les contrastes que je voyais dans la réalité. J’ai donc cherché un support qui me permette cela. J’ai fait beaucoup d’essais et j’ai fini par trouver des plaques d’aluminium qui ne sont pas du tout faites pour ça à l’origine ». On comprend en découvrant la photo La piscine : les lumières se mettent à danser en fonction de l’angle du regard, de l’heure de la journée, de l’éclairage de la pièce. Cette scène qui paraissait figée s’anime de mille jeux de réflexion grâce à l’aluminium. Une « magie » qui donne au tapis posé sur le sol des airs de piscine. 

Une technique d’impression qui demande un processus particulier : « Je travaille un peu comme en argentique. Je dois faire une planche contact pour voir si les nuances correspondent à la sensation ressentie en prenant la photo, car le support absorbe certaines couleurs. » Prendre le temps qu’il faut pour rendre éternel un moment fugitif, ainsi fonctionne le travail de la photographe. 

Cela vaut aussi pour l’observateur : « J’aime l’idée que l’on passe plus de temps à regarder la photo, un peu comme une peinture où l’on porte souvent davantage d’attention à observer les détails ».

Trouver sa muse :

Trouver sa muse :

S’il ne fallait garder qu’une source d’inspiration, ce serait cette 911 de 1964.

Aux côtés de l’architecture, l’automobile constitue une autre source d’inspiration. Elle aurait même pu être prépondérante pour la petite-fille d’un des créateurs du journal L’Auto, qui donnera naissance par la suite à L’Équipe. Mais là encore, le processus créatif s’est mis en place au fur et à mesure des rencontres. 

Nouveau jour :

Nouveau jour :

L’aileron de cette RS se dévoile sous un nouveau jour, graphique et énigmatique.

« J’ai commencé à photographier des voitures sur des courses ou lors des rallyes auxquels j’allais avec mes parents. Au fil du temps, j’ai croisé des propriétaires qui m’ont demandé de photographier leur voiture. Puis j’ai eu la chance de rencontrer le collectionneur Régis Mathieu qui m’a ouvert les portes de son exposition « Lumières sur 60 ans de Porsche 911 », à la lustrerie Mathieu, dans laquelle j’ai réalisé une série complète sur ce modèle mythique ».

Si certaines photos immortalisent la voiture dans son ensemble, c’est souvent un détail seul qui tient la vedette. Une aile sur celle-ci, un phare sur celle-là, un aileron sur une autre, des fragments censés passer inaperçus se retrouvent mis en majesté. « Ce qui est intéressant dans un détail, c’est que l’on peut se projeter, rêver et imaginer le reste de la voiture. » Là encore, il y a cette notion de temps, celui passé par l’artiste à faire le tour du modèle pour déceler l’élément qui déclenchera l’émotion. 

Et ça n’est jamais le même en fonction de la voiture, de la lumière, du moment de la journée et de l’histoire avec son propriétaire. Ils ont en revanche tous en commun la sensualité. « Le plus beau moment est de découvrir l’émerveillement que peut susciter une de mes photos au collectionneur. »

Dans la série automobile, Porsche tient une place à part. « Une Porsche, pour moi, c’est une rencontre que l’on n’oublie pas. On a la sensation de découvrir une œuvre d’art vivante, une pièce du patrimoine historique. C’est à chaque fois une expérience magique. » L’aileron d’une RS 3.8, le phare d’une 959, la grille moteur d’une 930S, tous ces détails se révèlent sous une nouvelle identité, peinte par la lumière délicate de Samantha Roux. « J’essaie de les sublimer par la lumière qui danse sur la carrosserie, qui caresse ses lignes avec des nuances de brillance, en révélant une beauté sexy et poétique. Pour moi, c’est une symphonie visuelle dans laquelle chaque détail participe à l’harmonie de l’ensemble, transformant la prise de vue en moment unique et éphémère ». 

Ne faire qu’un :

Ne faire qu’un :

Samantha se sépare rarement de son appareil, comme un prolongement de son bras.
Onde sensuelle :

Onde sensuelle :

La 911 a cette élégance de la simplicité, mise en valeur par l’œil de la photographe.

S’il lui fallait choisir un seul modèle, ce serait sans hésiter la 911 de 1964 de la collection de Régis Mathieu. « Le galbe de cette aile, le petit lettrage 911 doré, c’est d’une élégance rare. Le moindre détail mériterait une photo : les chromes, le cuir des sièges, les compteurs… Chaque élément est une invitation au voyage et au rêve. » Grâce à sa sensibilité et à sa technique d’impression sur aluminium, Samantha Roux surprend et séduit par ses œuvres qui, sous l’apparente élégance de la simplicité, sont une subtile alchimie de courbes et de lumières. Une poésie visuelle qui a touché Régis Mathieu : pour remercier ses amis, les collectionneurs et les musées qui lui ont prêté une voiture pour l’exposition « Lumières sur 60 ans de Porsche 911 », il leur a offert une photo de leur 911 signée Samantha Roux. 

Info

Compte Instagram Samantha Roux : @samantharouxphotographe

Mathieu Chevalier
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