Entrepreneur de ses rêves

Tombé amoureux de la 911 à l’âge de six ans, Florent Poirier n’aurait jamais imaginé en posséder une un jour. Il en a aujourd’hui plusieurs, dont une 911 Carrera 2.8 RSR de 1973. Son histoire prouve que les rêves sont faits pour être réalisés… et dépassés.

   

Ce fut une des stars du stand Porsche de la dernière édition du salon Rétromobile. Cette 911 Carrera 2.8 RSR était exposée pour montrer le travail de restauration et d’entretien réalisé par le centre Porsche Classic Partner de Rouen. Mais elle illustre aussi la passion d’un homme, Florent Poirier. « J’étais en vacances avec mes parents, je devais avoir six ans. Je vois arriver une 964 violine, je dirais aujourd’hui que c’était une Jubilé. Pour moi, c’est le coup de cœur ». Trente ans après cette première rencontre, le rêve s’accomplit pour ce jeune entrepreneur autodidacte qui, entre-temps, a créé sa propre marque de maroquinerie, Paul Marius, en partant de zéro. Quand le savoir-faire rencontre la passion, aucun rêve n’est hors d’atteinte.

Lancer une marque de maroquinerie et bagagerie dans le pas des grandes maisons du secteur, lorsqu’on n’est pas du sérail, ça tient de la gageure. Mais cet entrepreneur dans l’âme n’en est pas à son premier projet. 

« À l’âge de 15 ou 16 ans, j’étais éleveur de reptiles ! J’ai eu des boas et des pythons dans la cave de mes parents. Une passion qui est devenue un commerce. Ça désespérait ma mère qui me disait d’aller trouver un vrai métier ». La passion guide donc déjà les choix de ce jeune visionnaire qui a en poche deux bacs : sciences et technologies tertiaires et technicien conseil vente en animalerie. Après cette première expérience pour le moins originale, il se lance en tant qu’agent immobilier indépendant, avant de vendre du prêt-à-porter de grandes maisons.

« J’en ai eu assez de dépendre de quelqu’un, alors je me suis dit que j’allais créer ma propre marque. Alors que je cherchais une idée, un jour, à la terrasse d’un café, je vois une dame avec une vielle besace, un homme avec un vieux cartable. C’est aussi l’époque du retour de la Fiat 500 et du Smeg. Or, dans la maroquinerie, le néo-rétro n’existe pas. Je vais me lancer de manière instinctive, en regardant les gens dans la rue, en écoutant mon entourage. » Fort de cette « étude de marché », Florent dessine sa première collection. Sans références dans le milieu, il se heurte rapidement au problème du passage à la production de très petite série. France, Italie, Chine, c’est finalement en Inde qu’il trouve un atelier d’une dizaine de personnes qui le suit.

Pendant deux ans, l’entreprise vivote, avant que Florent ne change d’atelier. Le nouveau n’est pas beaucoup plus grand mais a, à sa tête, un responsable qui lui ressemble et qui comprend exactement ses demandes. « Ensemble, on a déployé la gamme et, aujourd’hui, l’atelier en Inde emploie 800 salariés tandis que, ici, en France, nous sommes 180. La marque compte 37 magasins et 300 distributeurs. » Si Florent a le succès modeste, l’histoire de Paul Marius ressemble au rêve de tout entrepreneur. Mais les responsabilités d’un chef d’entreprise ne l’ont jamais détourné de sa passion.

Malle arrière :

Quel mariage plus animal que le sac « pied de poule » Paul Marius et la poupe « queue de canard » de la 911 Carrera 2.8 RSR ?

« J’ai lancé mon entreprise à 22 ans et, dès que j’ai pu, soit à peu près 4 ans plus tard, j’ai acheté ma première 911. C’était une 964 Carrera 2, que j’ai toujours. Je n’avais jamais conduit de Porsche avant : ça a été mon premier shoot ! » Quoique passionné, Florent se consacre d’abord à son entreprise. L’idée d’une collection n’a pas encore totalement pris forme. « Mon moteur, c’est d’entreprendre, de prendre des risques, d’être visionnaire. Je ne travaille pas pour m’acheter une voiture mais pour faire grandir mon entreprise. Le reste, c’est une récompense supplémentaire. »

Course toujours :

Cette 911 compte quatre participations aux 24H du Mans.

Sa « récompense » suprême, son Graal à lui, c’est la 911 Carrera 2.8 RSR. « Quand j’ai eu vent qu’un exemplaire était à vendre, je ne suis pas tout de suite allé le voir. J’ai bien réfléchi, pesé le pour et le contre, avant de me déplacer. Après, une fois que je l’ai vu, c’était trop tard… Pourtant, après l’avoir acheté, j’ai mis au moins deux mois avant d’aller le chercher ! Réaliser un rêve comme celui-là, c’est forcément un peu perturbant. » Outre le caractère rarissime du modèle, produit à seulement 49 unités, cet exemplaire est certainement celui qui affiche le plus de participations aux 24 Heures du Mans, avec pas moins de quatre éditions à son compteur.

Collectionneur dans l’âme, et pas uniquement de voitures, Florent aime cette démarche de quête de l’objet rare, de recherche de l’information pointue qui amène souvent à découvrir des histoires insoupçonnées. « Au fur et à mesure de ce que j’ai appris sur la marque, j’ai rapidement eu envie de conduire des modèles de compétition que l’on peut utiliser sur la route, c’est-à-dire la famille RS ». D’une 356 Pré-A avec passeport FIA à une 911 type 993 GT2 en passant par la remarquable 911 Carrera 2.8 RSR, il n’a pas dévié de sa trajectoire de réunir des Porsche de course pour la route.

Pour Florent, collectionner, c’est aussi partager. « Je fais le parallèle entre un château et une voiture de collection. Je ne me considère que comme le gardien d’une Porsche. Elle sera toujours là après moi ; mon rôle est de l’entretenir au mieux et de rouler avec pour en faire profiter le plus grand nombre ». Pour cela, Florent engage sa 911 à des rendez-vous incontournables comme le Tour Auto ou Le Mans Classic (dont Paul Marius a été partenaire de l’édition du centenaire). Il organise aussi son propre événement, tous les étés, au château de Belbeuf, à côté de Rouen.

Partenaire particulier :

Paul Marius a été partenaire du centenaire du Mans Classic.

Coup de crayon :

Le voyage comme lien entre la bagagerie et la voiture.

« C’est un rassemblement ouvert à toutes les voitures de collection, pas uniquement des Porsche, à condition qu’elles soient antérieures à 1970. » Un grand rendez-vous qui allie partage et solidarité. « Depuis cinq ans, on est engagés aux côtés de l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque. L’exposition de voitures anciennes nous permet de collecter des fonds. Moyennant un don de quelques dizaines d’euros, les visiteurs peuvent faire un tour dans la voiture de collection de leur choix, avec son propriétaire. C’est aussi une façon de créer des échanges et de faire vivre des expériences inédites. »

Denrée rare :

Seuls 49 exemplaires de la 911 Carrera 2.8 RSR ont été produits.

Si Florent vit sa passion en roulant régulièrement avec ses classiques, elles ne sont pas toujours adaptées aux déplacements familiaux. « J’ai essayé un Taycan Turbo S pendant plusieurs jours et je ne m’attendais vraiment pas à ça. J’ai été bluffé, parce que j’ai retrouvé Porsche au niveau du toucher de route, du châssis, des performances. Je n’aurais jamais pensé passer à l’électrique, même badgé Porsche. Et pourtant, j’ai commandé un Taycan ! » Pour Florent, la boucle est bouclée : « Mon métier, c’est d’accompagner les gens dans leurs voyages avec Paul Marius. Ma passion, c’est que Porsche m’accompagne dans les miens. »

Retrouvez les créations signées Paul Marius sur www.paulmarius.fr

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