Le surfeur volant
Porsche en France – Rencontre avec Matahi Drollet : Sommet de la carrière pour certains, Matahi Drollet a décroché le titre du plus beau ride de tube du monde à… 16 ans. Référence parmi les free surfeurs, il vole maintenant au-dessus des vagues !
Héros du film The Silent Intensity – né de la collaboration entre Porsche et Takuma – Matahi Drollet est un surdoué de sa génération. Chez lui, en Polynésie française, il est appelé le « petit prince de Teahupo’o », un surnom qu’il doit à ses nombreux exploits. Comme lorsqu’il décroche, à 16 ans seulement, le Red Bull WSL Big Wave Awards qui récompense le plus beau barrel (tube ou vague qui se referme) de l’année. En 2021, il dompte la plus grosse vague du spot mythique de Teahupo’o, à Tahiti, connu pour ses murs d’eau pouvant atteindre 10 mètres de hauteur. Et dans le film Porsche x Takuma, Matahi surfe sur la Seine, non loin de la tour Eiffel ! Free surfeur dans l’âme plutôt que compétiteur, Matahi est sans cesse en quête de nouveaux défis, contre la nature ou face à lui-même. C’est avec ce sens du dépassement qu’il a décidé de… voler au-dessus de l’eau.
« J’ai découvert le foil en 2018. Quand je ne surfe pas, j’organise des sorties en mer sur ma pirogue double polynésienne. Ce jour-là, j’ai emmené une équipe de tournage qui réalisait des images de stand-up paddle, et ils avaient des foils. Je suis directement tombé amoureux ». Pour les non-initiés, le foil (ou hydrofoil) fonctionne comme une aile d’avion… mais sous l’eau. Il se compose d’une structure immergée en T inversé : un mât, installé sous la planche, et des ailes, le tout en carbone. Avec la vitesse, les ailes vont générer suffisamment de portance pour que la planche décolle. Une technologie de pointe au service de la vitesse et de la maniabilité, donc des sensations.
Une nouvelle façon de pratiquer la glisse que Matahi embrasse immédiatement. « J’ai été un des premiers à faire du foil ici. J’ai eu la chance de trouver un sponsor, Takuma, qui m’a fourni le matériel et m’a soutenu financièrement pour que je puisse pratiquer ». Takuma est une marque référente dans le foil née à… Lille, à 15 800 kilomètres de Teahupo’o ! Créée par Cyril Coste, ex-champion de kitesurf et Thomas Bevilacqua, elle a fait de Matahi un de ses ambassadeurs. « Ce qui nous a plu dans sa personnalité, c’est qu’il surfe avant tout pour le plaisir. Il ne court pas après les titres en compétition, mais cherche à réaliser les plus beaux rides sur les plus belles vagues de la planète. Pour lui, performance rime avec élégance », explique Thomas Bevilacqua.
« Matahi surfe avant tout pour le plaisir. Pour lui, performance rime avec élégance. »
En 2019, Takuma présente une innovation de taille dans le monde de la glisse avec le Carver ou e-foil. Un tout nouveau produit qui a demandé une mise au point rigoureuse. « On travaille au développement de nos produits en lien étroit avec nos ambassadeurs. Matahi nous fait ses retours et fait évoluer le concept. Les plus grosses difficultés que l’on a rencontrées ont été au niveau de la fiabilisation du moteur électrique, constamment immergé dans de l’eau salée, et la mise au point de la commande Bluetooth, sachant que cette technologie ne passe pas dans l’eau ». Le Carver en est aujourd’hui à sa seconde génération et a ouvert à Matahi de nouveaux horizons : « L’e-foil me permet de pratiquer toute l’année. Je surfe quand il y a du gros swell (de la houle), je fais de l’e-foil quand la mer est calme ou je pêche. Parfois, je fais même de l’e-foil les jours de grosses vagues ! Toute ma vie est orientée autour de l’océan ».
Disciplines de l’extrême, le surf comme l’e-foil nécessitent un entraînement sans relâche. « Je fais du surf depuis l’âge de 5 ans et j’ai toujours à apprendre aujourd’hui. Je regarde systématiquement les vidéos qui sont tournées sur moi pour essayer de trouver ce que je pourrais améliorer dans ma façon de prendre la vague, dans ma position. » Le matériel, a fortiori en e-foil, est également une source de progrès. « Je fais des commentaires à Cyril, de Takuma, et je lui donne mes sensations sur le foil. Par exemple, l’idée qu’il a eue de dessiner l’aile en s’inspirant de la forme d’une nageoire de baleine est géniale. Cela permet d’aller plus vite et de manœuvrer plus facilement ».
Matahi n’est pas un surfeur de compétition mais un free rider. Son métier, puisque cela reste un métier, est de chasser les plus grosses vagues de la planète pour réaliser les photos et les vidéos les plus impressionnantes. Mais derrière des apparences ludiques et des images qui font rêver, c’est un sport de l’extrême qui ne va pas sans son lot de risques. « La peur est constamment là et c’est ce qui permet de connaître ses limites. Celui qui n’a pas peur est fou, et un fou fait n’importe quoi. Moi je pratique depuis toujours la pêche sous-marine. Ça m’aide beaucoup à me connecter à l’océan et je sais exactement quelles sont mes capacités à rester sous l’eau. »
Que peut-on ressentir lors d’un take-off (moment où l’on se met debout sur la planche) et que l’on se retrouve, en quelques instants, au sommet d’une montagne d’eau ? « C’est difficile à dire car, une fois que tu t’es lancé dans la vague, tu ne réfléchis plus. Tu ne penses qu’à être dans la meilleure position pour ressortir sans te faire mal. C’est super intense, tellement flippant, il y a un vrai shoot d’adrénaline. Finalement, le moment que j’apprécie le plus, c’est quand je rentre chez moi et que je me pose. Alors je repense au ride, je vois les images et c’est là que j’en profite ». Quand on lui demande quel est le moment le plus difficile pour lui, il répond sans détour : « C’est quand j’attends la vague : je suis déjà resté 9 heures avant de prendre une vague ! Il faut gérer le stress et être prêt à la seconde où elle arrive. »
« Le plus difficile, c'est d'attendre la vague. »
Matahi a grandi avec l’océan, une place privilégiée pour constater les changements de l’environnement. « Mon métier est de faire rêver en montrant des spots paradisiaques, mais il ne faut pas oublier que derrière les apparences, l’équilibre de la nature est menacé ». Engagé, le surfeur n’est pas idéaliste pour autant, lui qui a besoin de vitesse pour pratiquer son art. « Lorsque la nature ne fournit pas l’énergie pour se déplacer, il faut trouver des technologies qui permettent de le faire et proprement. L’e-foil est un bon exemple grâce à son moteur électrique. Il faut continuer les efforts pour produire cette électricité à partir de ressources renouvelables. »
Comme nombre de pratiquants de sports de plein air, Matahi a besoin d’un véhicule capable de transporter du matériel encombrant. « Aujourd’hui, je roule en pick-up avec un moteur thermique mais j’aimerais passer à l’électrique dès que ce sera possible. À Hawaï, où je vais souvent, il y a beaucoup de voitures électriques. J’ai eu l’occasion d’en conduire et il y a tout à gagner : c’est plus propre, silencieux, moins cher et même plus fun grâce à l’accélération. J’espère que ma prochaine voiture sera une électrique et, après avoir essayé le Taycan Cross Turismo pour le film The Silent Intensity, j’espère que ce sera une Porsche ! »
Consommation et émissions
718 Cayman GT4 RS
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13,0 l/100 km
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295 g/km
911 Dakar
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11,3 l/100 km
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256 g/km