1:41,770

La troisième journée d’essais à Spa peut commencer. Le soleil printanier réchauffe le circuit belge : la température ambiante est de 11 °C, l’asphalte est à 13 °C. Le pilote suisse de 34 ans, vainqueur des 24 Heures du Mans en 2016, est plongé dans une intense concentration. Il s’apprête à défier les 7,004 kilomètres du mythique circuit de Grand Prix, surnommé « le toboggan des Ardennes ». Sa mission : être plus rapide qu’une Formule 1.

La 919 Hybrid Evo freine au bout de la première ligne droite pour aborder l’épingle de la Source et ressort comme une fusée, sans intervention du contrôle électronique de traction, pour attaquer le raidillon de l’Eau Rouge, et monte à près de 360 km/h, aileron arrière abaissé, avant d’atteindre Les Combes. La voiture aborde tout en maîtrise le virage serré du Rivage pour épargner la gomme des pneumatiques. Le double gauche de Pouhon, interminable, met Neel Jani à l’épreuve des 5,5 g produits par les 260 km/h de la 919 Hybrid Evo. Il pousse à 333 km/h pour prendre à la corde le virage gauche de Blanchimont, puis trouve avec précision le point de freinage, malgré les ondulations du circuit, avant d’aborder la chicane et de franchir à pleine vitesse la ligne d’arrivée.

« Tu n’as même pas le temps de penser, la moindre hésitation peut coûter trois ou quatre dixièmes de seconde. » Neel Jani

Avec un chrono de 1:41,770, Neel Jani signe le meilleur temps au tour jamais réalisé sur ce circuit. Lors du Grand Prix de Formule 1 de Belgique, organisé six mois plus tôt, cette performance lui aurait largement assuré la pole position. Un tour de force : « Tu n’as même pas le temps de penser, la moindre hésitation peut coûter trois ou quatre dixièmes de seconde. » Le pilote ne tarit pas d’éloges sur la 919 Hybrid Evo : « Elle est radicalement, incroyablement performante. C’est sans aucun doute la voiture la plus rapide qu’il m’ait été donné de piloter ! »