Chasseur de rêves
Porsche en France – Rencontre avec Aurélien Terrible : Photographe, guide, architecte, professeur de photo et passionné de Porsche, Aurélien carbure à la poursuite de ses rêves. En automobile, son Graal prenait la forme d’une 911 GT3. Plus qu’une histoire, une aventure…
Aurélien n’a que 34 ans, il a pourtant déjà réalisé des rêves qui pourraient sembler hors de portée d’une vie entière. Comme celui de posséder une 911 GT3. Un rêve qui avait tout d’inaccessible pour ce passionné d’automobile né sans les moyens de le réaliser. Il y est parvenu, à force de persévérance, de détermination et d’un soupçon de chance indispensable pour rendre possible… l’impossible ! De cette aventure est même né un livre, Road Trip, dans lequel Aurélien raconte son épopée de 3 000 km à travers les plus célèbres cols alpins au volant de sa 911 ! Mais ça, c’est la fin de l’histoire. Ce serait dommage de ne pas en connaître le début…
La passion d’Aurélien pour l’automobile n’est pas familiale. Personne ne lui a transmis le virus, il l’a attrapé tout seul. Et il se révèle rapidement extrêmement virulent ! Les marges de ses cahiers d’écolier se remplissent de dessins de voitures, les murs de sa chambre se tapissent de posters et le rendez-vous télévisé du dimanche matin se décale de quelques heures pour passer du ballon rond aux 4 roues. Le bruit des belles mécaniques fait vibrer le jeune garçon qui guette aussi celui du volet de la boîte aux lettres lorsque, une fois par mois, le facteur y dépose sa revue culte : Sport Auto. À 18 ans, Aurélien entame une procédure accélérée pour passer son permis de conduire et prendre enfin le volant de sa première voiture : un Kangoo diesel de 248 000 km ! Il est loin de son rêve. Mais qu’importe, il a le précieux sésame… et la liberté.
En photo comme au volant, la quête est la même : allier adrénaline et esthétisme.
Une liberté qu’Aurélien va immédiatement embrasser. Lui qui n’a jamais vraiment voyagé décide de partir pour New York.
« J’ai grandi bercé par la pop culture américaine donc j’ai toujours été fasciné par les États-Unis et New York. J’ai travaillé comme barman pendant 5 ans pour avoir l’argent et à 18 ans, j’ai fait faire mon passeport, j’ai acheté un billet, un appareil photo et je suis parti ! » Ces quelques semaines de découverte de New York confirment à Aurélien sa fascination pour la mégalopole. Même si elle met, de fait, entre parenthèses ses rêves d’acheter sa première sportive. Il revient de ce voyage l’appareil rempli de photos et les expose dans une petite galerie d’un centre commercial de Nancy, sa ville natale. C’est un succès : toutes ses photos sont vendues. Une révélation pour Aurélien qui enchaîne alors les voyages dans la « Big Apple » et les expositions jusqu’à s’installer de l’autre côté de l’Atlantique, pour vivre de son art.
Des photographes de New York, il en existe beaucoup... Mais Aurélien a su faire la différence. Motivé par une insatiable curiosité et la conviction que tout est possible, il a adopté une approche décalée : accéder là où les autres ne vont pas. Escaliers de secours, portes dérobées, avec ou sans la complicité des « doormen », il prend de la hauteur et, depuis les « rooftops », immortalise la verticalité de la ville. Un savant cocktail entre besoin d’adrénaline et quête d’esthétisme qui ne sera pas sans conséquence sur la suite… « À force d’arpenter la ville, d’aller explorer les coins les plus cachés, j’ai fini par avoir une bonne connaissance de New York. Un ami m’a alors suggéré de proposer des visites guidées personnalisées ».
Une idée qui rencontre le succès auprès des touristes dans un premier temps, avant d’attirer des expatriés à la recherche d’informations orientées sur l’histoire et l’architecture de la ville. Un domaine dans lequel Aurélien n’a que quelques notions mais qui le passionne. Et si c’était le métier qu’il aurait dû faire ? Pour le savoir, il reprend des études d’architecture, à distance depuis New York. En 5 ans, il réalise son mémoire et décroche le diplôme. Après quelques projets en tant qu’architecte, il reprend ses visites guidées en les spécialisant… dans le domaine architectural !
Mais la vie dans la mégalopole est exigeante alors Aurélien s’installe à Montréal, d’où il peut continuer ses activités aux États-Unis, tout en complétant son CV en devenant professeur de photo à la fac.
La crise du Covid va le ramener en France. À peine de retour, il prend la direction du Centre Porsche le plus proche de chez lui pour proposer ses services de photographe. À cette époque, il a déjà craqué pour une 991 4S mais elle ne coche pas toutes les cases de sa sportive idéale. Lesquelles sont au nombre de trois : boîte manuelle, moteur atmosphérique et roues arrière motrices. Quant à l’architecture moteur, c’est un flat 6 ou rien depuis qu’il a croisé, dans son enfance, une 993. À l’époque, son grand-père lui avait dit qu’il pourrait l’avoir un jour s’il travaillait suffisamment.
Aujourd’hui, Aurélien rêve d’une GT3. « Grâce à mes bonnes relations avec le Centre Porsche, je me suis permis de me montrer de plus en plus insistant : s’il y avait une allocation de GT3, j’étais intéressé. Mais mes interlocuteurs ne me laissaient pas beaucoup d’espoir... » Malgré cela, quelque temps après, Aurélien reçoit un coup de téléphone : il y aurait eu une annulation puis une réallocation de GT3. « Le conseiller, que je connaissais alors très bien, m’a appelé pour me proposer la GT3 mais un peu sur le ton de la plaisanterie. Je lui ai dit ok, j’ai raccroché et j’ai foncé au Centre Porsche déposer le chèque d’acompte. Au final, je ne saurai jamais si cette GT3 m’était destinée, mais à force d’insistance, c’est moi qui l’ai eue » !
Aurélien tient son Graal automobile. Un stage de pilotage offert au Porsche Experience Center du Mans et des photos de sa voiture sur la chaîne de montage de Zuffenhausen ne suffisent pas à calmer son impatience de s’asseoir derrière le volant. La prise en main est un moment à part pour Aurélien. À l’instant où il découvre sa voiture, il s’interroge : « Quand remet-on un prix Nobel à Andreas Preuninger ? » Les quelques sorties au cours des jours qui suivent ne suffisent pas à rassasier le passionné qui voit, comme souvent, les choses en grand. Cartes des Alpes dépliées, il prépare un road-book qui traverse cinq pays, passe par les étapes mythiques du col du Turini et de la Furkapass, et compte 90 % de routes secondaires. 3 000 km seul avec sa 911 GT3 et son appareil photo. Un cocktail entre sensations fortes et quête d’esthétisme… comme lorsqu’Aurélien pratiquait la photo à New York.
Aurélien admire Andréas Preuninger au point de surnommer sa voiture... Andréa !
Un road trip qui va donner naissance à un livre. « Je n’avais pas prévu de le faire mais j’ai ramené tellement de photos et fait tellement de belles rencontres que ça m’a paru intéressant à partager ». Un ouvrage qui permet de vivre, aux côtés de ce passionné, les premières sensations au volant de sa 911 GT3, illustrées par des photos d’un esthétisme saisissant. Les anecdotes ne manquent pas non plus, comme celle de la traversée du tunnel ferroviaire du Simplon. Dans la précipitation de la montée sur l’auto-train, Aurélien immobilise sa 911… entre deux wagons.
D’autres véhicules sont arrêtés devant et derrière, impossible de bouger ! Les 19,8 km du parcours seront une torture pour Aurélien qui, à bord, sent le sol bouger sous les pneus et entend des bruits métalliques insupportables à chaque virage. À l’arrivée, le tour du propriétaire ne révèle aucun dommage. Un véritable miracle !
Avec sa 911 GT3, Aurélien a vécu son rêve automobile. « J’ai certainement eu de la chance mais je pense que mes interlocuteurs de chez Porsche n’ont pas été insensibles à mon insistance, à ma passion et au fait que je veuille avant tout rouler avec ma voiture et non la mettre dans un garage en attendant qu’elle prenne de la valeur. » Mais le photographe, guide, architecte et professeur de photo a encore plein d’autres rêves en tête. Il vient d’ailleurs de partir en Australie pour réaliser le suivant... Pour cela, il a dû vendre sa voiture, ou plutôt il l’a « confiée à quelqu’un capable d’en prendre soin ». Son histoire avec Porsche n’est certainement pas finie pour autant : « Si la vie le permet, j’aimerais racheter la même voiture, qui constitue mon summum automobile. Et si à ce moment-là j’ai la chance d’avoir des enfants, ça me permettra de partager ces émotions incroyables avec eux. »
Consommation et émissions
718 Cayman GT4 RS
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13,0 l/100 km
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295 g/km
911 Dakar
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11,3 l/100 km
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256 g/km
911 GT3
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13,0 – 12,9 l/100 km
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294 – 293 g/km